Dans le cadre de la Semaine européenne de la vaccination, un événement réunissant les différents acteurs de la santé publique sera organisé, samedi 27 avril, de 10h à 17h aux Sablettes, sur l’esplanade Boeuf et le parc Braudel.
« Ça s’améliore mais il reste des efforts à faire pour une couverture vaccinale qui nous protège ». Marie-Christine Savail, directrice du secteur Santé publique et environnementale de l’ARS Paca (Agence régionale de santé), rappelle que la vaccination reste « le moyen de prévention le plus efficace et le plus sûr pour prévenir les maladies infectieuses ». Dans le cadre de la Semaine européenne de la santé, qui en réalité, précise-t-elle, est « un événement international organisé dans 200 pays », les acteurs de la santé publique du département* et les agents du secteur santé de la Ville seront réunis aux Sablettes, sur le parc Braudel et l’esplanade Henri-Boeuf, ce samedi 27 avril, de 10h à 17h. Ils seront à votre disposition pour vous donner gratuitement toutes les informations liées à la vaccination, vous accompagner pour créer votre carnet de vaccination électronique**, et même vous vacciner (à partir de 6 ans).
Marie-Christine Savail souligne que « le risque de développer une maladie grave est beaucoup plus important que celui de voir apparaître des effets indésirables ». Pourtant, selon elle, « cette défiance » d’une partie de la population vis-à-vis des vaccins se traduit par un retard dans le taux de couverture vaccinale, celui-ci étant notamment marqué en Paca.
« Les parents ont des inquiétudes et des interrogations, c’est légitime. On s’est habitué à ce qu’il n’y ait plus de maladies infectieuses. Or, certaines sont redoutables ». Aussi, pour le docteur Laurence Pallier, représentante du Conseil départemental de l’ordre des médecins, la vaccination est-elle « à la fois une question de protection individuelle et une démarche de protection collective ».
« Dialogue et démystification »
La directrice de Santé publique de l’ARS relève néanmoins qu’il y a « des facteurs encourageants depuis l’extension de la vaccination des enfants, le 1er janvier 2018, à 11 vaccins obligatoires ». Elle observe en outre que « la confiance des jeunes parents gagne du terrain ». Mais, ajoute-elle, « l’effort est à poursuivre », notamment en direction des adolescents. Le taux de couverture est toujours insuffisant, par exemple, en ce qui concerne l’hépatite B ou la prévention du papillomavirus (la couverture vaccinale est actuellement de 15% en Paca, 23% sur l’ensemble de la France).
Le docteur Christine Ortmans, responsable Veille et Sécurité (ARS) précise que l’OMS (Organisation mondiale de la santé) préconise « un taux de couverture vaccinale à 95% de la population pour empêcher une épidémie ». Elle évoque ainsi les 112 cas de rougeole recensés en Paca cette année, dont 17 cas rapportés dans le Var, à Saint-Tropez en février dernier, sachant que la maladie est hautement contagieuse et peut s’avérer grave. En 2011, la première épidémie de rougeole avait provoqué 23 décès parmi 5 311 cas. Le docteur Ortmans se réfère ainsi à « l’Amérique latine, où on a réussi à éradiquer la maladie avec une couverture vaccinale optimale ».
Selon Sébastien Debeaumont, délégué départemental de l’ARS (Agence régionale de santé), il y a donc, encore, tout « un travail de dialogue et de démystification à faire ». Un travail qu’il lui paraît d’ailleurs « fondamental de mener en partenariat avec les structures médico-sociales de terrain ». Marie-Cécile Saulais, directrice de la CPAM du Var considère également que « la couverture vaccinale pose la question de l’adhésion des citoyens ». « Dans la plupart des cas, la vaccination est prise en charge à 100% par l’Assurance maladie et les complémentaires santé », argumente-telle.
« Les collectivités ont un rôle à jouer », poursuit Olivier Andrau, conseiller municipal délégué à la promotion de la santé. Et selon lui, les actions de proximité, telle celle de samedi, ont « autant une vocation sanitaire qu’une vocation citoyenne ». Se faire vacciner, conclut-il, « c’est un acte qu’on fait pour soi, mais c’est aussi un acte d’altérité ».
Photo: Mariam Traoré
*ARS Paca (Agence régionale de santé), CPAM du Var (Caisse primaire d’assurance maladie), Codes 83 (Comité départemental d’éducation pour la santé)
En savoir plus : le site ressource Vaccination Info Service s’adresse aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels de santé.
