Médiateurs en ville !

Sur le terrain depuis juin, Cassandre Fiévé et Ibou Diop travaillent en lien avec la Police municipale. Leur mission : « De la prévention à l’état pur », selon l’adjoint à la sécurité Claude Astore.

Leurs silhouettes sont désormais familières, ce qui les caractérise, c’est l’art et la manière de désamorcer les conflits. Cela fait maintenant près de six mois que le duo vêtu d’une tenue bleu foncé rappelant celle des policiers municipaux sillonne le centre-ville de La Seyne. Mais si leur uniforme est barré rouge (et non de bleu clair et blanc), c’est que justement, Cassandre Fiévé et Ibou Diop n’en sont pas. Ils sont médiateurs. La première arrive forte de son expérience d’assistante sociale, son métier initial, doublée de son « envie » de la mettre au service de « [sa] ville ». Quant au second, il est loin d’être né de la dernière pluie en matière socio-éducative, puisqu’il déroule un passé conséquent d’éducateur dans une association du quartier Berthe. C’est néanmoins la Police municipale qui, au quotidien leur confie leurs missions. « Ils travaillent en très étroite collaboration avec notre service », précise celui qui en est le chef, Patrick Ducheix. « Ce sont des profils complémentaires de par leur formation. Les médiateurs vont au-devant des problématiques naissantes afin de calmer, d’apaiser la situation. C’est de la prévention à l’état pur », explique Claude Astore, adjoint délégué à la sécurité et à la tranquillité publique.

Un lien administrés-administration

Rues du centre ancien, parc de La Navale, abords des établissements scolaires… Cassandre et Ibou évoluent essentiellement sur le centre de La Seyne. « Nous sommes chargés de prendre contact avec les commerçants et les administrés pour faire remonter les informations », racontent de concert les deux médiateurs. « Suivant la situation, ajoute Patrick Ducheix, on leur demande de continuer la médiation. Mais s’ils ont affaire à du costaud, la Police municipale intervient. » La création de ces deux postes (co-financés par l’État et la Ville) « est le résultat d’une réunion avec le Préfet du Var et les commerçants durant laquelle ces derniers avaient fait part de leurs difficultés et interrogations », rappelle Claude Astore. Une réunion organisée dans un contexte de « montée en puissance du sentiment d’insécurité », souligne le chef de la police municipale (lire ci-après). Certes, le président de l’association des commerçants « La Seyne cœur de ville », Olivier Ricord, « manque encore de recul » pour juger de l’effet de la mesure. Mais il estime que « toute initiative est bonne à prendre ». Pour sa part, le chef de la Police municipale le constate déjà : « Ils nous sont fort utiles pour régler les conflits et problématiques sociales engendrant de l’insécurité, mais permettent aussi de créer un lien privilégié en termes de communication entre les administrés et l’administration ».

laurence.artaud@la-seyne.fr

Moins d’actes de délinquance

Le chef de la police municipale parle « vraiment » d’« un sentiment d’insécurité ». Car il l’affirme : « Les chiffres de la délinquance diminuent en centre-ville. » Quelques « éléments révélateurs », selon son adjoint Jean-Paul Raynard : « Le nombre de fiches de doléances, qui recensent les saisines des administrés et des commerçants, est en baisse depuis début 2016 ». Une diminution qui s’explique, selon lui, à la fois « par la vidéo-protection qui permet d’identifier les auteurs d’actes d’incivilité et de délinquance », et par « la réorganisation de la police municipale ». « Aujourd’hui, poursuit-il, tous les jours à partir de 17 h, deux brigades complètes patrouillent en ville, soit une quinzaine d’agents sur le terrain. »