Le passé de la Seyne en ligne …depuis près de 20 ans

Passionnés par l’histoire de La Seyne-sur-Mer ou simple curieux, nous sommes nombreux chaque jour à consulter le site internet que propose Jean-Claude Autran, un outil imposant par la qualité et la richesse de son contenu, en accès libre.

« Notre but est de sauver de l’oubli des pans entiers de notre mémoire collective, car c’est sur cette mémoire partagée que repose notre conscience d’être Seynois. » lit-on sur une des pages découvertes au hasard de la navigation, une façon de rappeler que l’on ne peut envisager l’avenir d’un territoire en ignorant l’histoire de celles et ceux qui l’ont façonné. Ce site internet a d’abord été nourri par les dix tomes qu’avait consacrés son père Marius Autran à l’histoire locale. Et, depuis quelques années, avec le temps que laisse la retraire, l’outil virtuel est enrichi régulièrement, Jean-Claude Autran estime y investir entre 1 et 3 heures au quotidien. On y trouve aujourd’hui 30.000 pages dont 7000 illustrations…et pour bientôt 10 Go de données !

Les 90 ans de Marius

Cela fait donc presque deux décennies que Jean-Claude a franchi la frontière. D’internaute curieux de son temps et de son environnement, il est devenu acteur du réseau des réseaux en s’attaquant – le verbe est choisi – à la face nord de la Toile, et sans trop d’équipements. « Pour ma génération née en 1944, nous parlions d’ordinateur au début des années 70 mais ce mot renvoyait à d’énormes machines ! » sourit-il. Puis ce secteur a évolué à tel point qu’il a bouleversé nos modes de vie. « En 1986, je commençais à faire du traitement de texte grâce à la micro-informatique qui se développait mais c’est dans le courant des années 90 que j’ai pris conscience de la puissance qu’il y avait derrière. En posant une question nous avions accès à une multitude de bases de données, les frontières géographiques n’existaient plus. » ajoute-t-il. En 2000, Jean-Claude Autran finit par se lancer dans l’aventure. Après une courte formation délivrée par un étudiant il met en ligne deux ouvrages qu’avait rédigés son père. « J’ai eu l’idée de numériser ses deux premiers livres au tirage épuisé. Ils retracent l’histoire de l’école Martini et celle de la Philharmonique La Seynoise. C’est le cadeau d’anniversaire que j’avais choisi de faire à mon père pour ses 90 ans. Mais je crois, et c’est bien naturel, que mon père n’a pas vraiment pris la mesure de ce que cela représentait comme mutation, même s’il en a été très heureux. »

Un contenu en développement constant

Marius Autran avait écrit dix livres dédiés à l’histoire locale entre 1982 et 2001. Ainsi, en plus des deux premiers cités par Jean-Claude, s’ajoutent les huit tomes Images de la vie seynoise d’antan. Marius Autran était très impliqué dans la vie de la commune, siégeant au Conseil municipal de 1950 à 1977. Sa carrière d’instituteur achevée (1966) et ses engagements terminés, il se consacre à l’écriture dont il puise les ressources dans ses souvenirs et dans les documents qu’il conserve. Ils sont depuis en accès libre sur le site internet. « Une fois l’œuvre de mon père numérisée, j’ai poursuivi avec ses archives, certaines étant inédites. Puis nos archives familiales, une encyclopédie des rues de La Seyne ou encore les 500 termes provençaux que mon père utilisait que j’ai ensuite complétés par 900 autres, ceux que j’entendais lorsque j’étais enfant. Bref, désormais ce site internet propose pas moins de seize rubriques ! » précise Jean-Claude. L’amateur internaute des débuts a fini par construire un monument colossal et vivant. En effet, il répond, avec le temps que suppose la recherche et ses autres activités, à toutes les interrogations étroitement liées à l’histoire de la Seyne…ou de la « Mecque », les fouineurs chercheront les origines supposées de ce terme dont usent encore les anciens.

…et demain ?

La question du devenir de ce patrimoine mérite d’être posée. Car même si Jean-Claude Autran souligne que ni son père ni lui ne se sont un jour prétendus historiens pour n’en posséder ni la formation ni les méthodes, pour autant cette masse documentaire doit être préservée pour les générations futures, la rendre accessible par le réseau internet se suffit pas. Aussi, une collaboration avec les Archives municipales a débuté, encadrée par délibérations présentées en Conseil municipal. « Mes archives touchant de près ou de loin La Seyne sont rassemblées dans une centaine de boites. Ce volume s’accroît de jour en jour : par exemple pour le 1er tour des Municipales de cette année, ce sont pas moins de 300 documents qui ont été numérisés, sans compter ceux liés à La Seyne vue par la presse locale. Aux Archives municipales, je verse des originaux et leur copie numérique, le principe de la donation aux Archives ayant été acté » affirme enfin Jean-Claude Autran visiblement rassuré quant au devenir de cette ressource. Sans trahir le temps et la vérité qu’il protège à jamais, il est permis de penser que Marius Autran en aurait été le premier réjoui.

Jean-Christophe Vila

Adresse du site internet : « http://jcautran.free.fr/ »

Autran, père et fils, 1992

Le présent, à la lumière du passé…

Cet extrait paru dans Images de la vie seynoise d’antan, tomeV (1995), Marius Autran et maintenant accessible en ligne renvoie au contexte de crise sanitaire que nous traversons

« Le choléra, fléau du XIXe siècle

Si nous consacrons quelques lignes à ce terrible malheur ce n’est pas seulement pour déplorer les vies humaines perdues mais aussi pour montrer les conséquences néfastes sur la vie économique locale. Déjà, pour le seul XIXe siècle, durant les années 1835 et 1845 notre ville avait connu des atteintes relativement limitées de ce choléra dont la science d’alors ignorait les causes, comme elle ignorait celle de la tuberculose, de la diphtérie, de la peste et autres maladies. En 1865, l’épidémie fut soudaine, brutale, au point qu’un véritable sauve-qui-peut poussa la population terrifiée à quitter La Seyne et ses chantiers en catastrophe. Ouvriers et techniciens par centaines suivirent leurs familles dans les campagnes. En trois mois, de septembre à décembre, le choléra tua à La Seyne, 500 personnes. »

la laitière Georgette Baroni

« Le souvenir de la marchande Georgette Baroni reste bien vivace dans les générations du XXe siècle. Elle vendait le lait pour l’entreprise Arnaud. Son cheval connaissait toutes les adresses des clients et n’attendait pas les ordres de sa patronne pour s’arrêter où il fallait » (extrait du site internet)

1889 - Des cadres des F.C.M

Au retour de la fête du Mai

Port, mairie et tramway

Tramway avenue Frédéric Mistral

Tramway sur le port

Tramway avenue Garibaldi