« La Taupe », c’est elle !

Chroniqueuse, photographe, assistante casting, scripte, Première assistante réalisatrice et maintenant réalisatrice, à seulement 25 ans Naïs Graziani empile les casquettes. Elle vient justement de mettre en ligne son premier court-métrage, « La Taupe ». 

Depuis son Master Professionnel d’audiovisuel option montage-vidéo, on peut dire que Naïs ne chôme pas ! Elle a, entre autres, eu l’occasion de travailler pour “Caïn“, “Les Guignols de l’info“, le film “Chouf“ de Karim Dridi ou encore le prochain film d’Alexandre Coffre, “Les Aventures de Spirou et Fantasio“. Son dynamisme et sa passion pour le cinéma ne datent cependant pas d’hier. Pour ses six ans, ses parents lui offrent sa première caméra. « Je pouvais filmer mes journées et mettre en scène ma vie. J’étais certes fille unique mais je n’étais plus seule ! ». Sa famille, ses voisins, son quartier de La Colle d’Artaud, tout y passe. « Je filmais tout : mon père, ce poète, en train de peindre ou d’écrire, ma mère, ma douceur, en train de chanter ou danser et mes grands-parents habitant en face de chez nous n’y échappaient pas non plus. Mamie en train de préparer l’aïoli, papi et ses maquettes de bateaux, tatie et ses raviolis maison et j’en passe ! En fait, mon quartier était le décor de mes premiers films et ses habitants en étaient les protagonistes. J’adorais commenter, imaginer la vie de mes voisins. » 

C’est donc tout naturellement que le projet “La Taupe“, son premier court-métrage, naît des années plus tard. L’histoire d’un vieil homme acariâtre qui imagine la vie morose de ses voisins au gré des différents objets qu’il trouve dans la poubelle de son immeuble. Son cynisme l’enferme dans une vision tronquée de la réalité, dont il est pourtant convaincu, passant à côté de toute la poésie qui se dégage véritablement de ces objets. « Comment à partir de déchets est-il possible de faire rêver ? Face à un pessimisme grandissant, je souhaite montrer à quel point je crois en la beauté des choses. », ajoute-t-elle. 

Rapidement, elle appelle ses amis – certains issus d’écoles de cinéma et d’autres plus débrouillards mais pas moins cinéphiles -, monte une équipe, écrit le scénario, passe des castings, cherche des acteurs, lance une collecte de fond sur internet et parvient à réunir la somme de 4500 euros. Pas assez ? Elle organise une soirée, y prépare un menu et sert plus de 100 couverts. « J’ai des amis incroyables, et c’est avec eux que je souhaitais partager cette belle aventure. Ils ont tous participé à l’élaboration de mon film : que ce soit dans l’écriture, dans le graphisme, dans la préparation des repas ou dans la collecte de fonds. A La Seyne, j’ai la même bande d’amis depuis plus de 10 ans, c’est le “sang“ comme on dit à Marseille. J’ai eu un soutien extraordinaire de toutes ces “perles seynoises“ ».  Le court-métrage, posté sur sa page Youtube, attend les réponses des festivals pour une diffusion dans les salles. Si elle travaille actuellement sur le casting de “Gameboy“, un long-métrage de Christophe Charrier produit par Arte et tourné à Toulon, Naïs s’attèle déjà à l’écriture d’un second court-métrage et compte bien en faire profiter tout le monde ! 

florian.olivieri@la-seyne.fr

La Taupe, le court-métrage

La Taupe, le making-of

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