Le chef cuisinier du lycée Langevin propose une cuisine participative de qualité. Résultat, des lycéens qui apprécient ce restaurant scolaire pas comme les autres…
Né dans le Berry, Gilles Renard est fils de restaurateur. Alors que ses parents souhaitent qu’il suive une autre voie, lui n’en envisage qu’une. Celle de cuisinier : à 15 ans, alors qu’il prépare son CAP, il travaille comme saisonnier dans un restaurant de Port Grimaud. « Cette première expérience m’a inculqué l’autonomie, la débrouillardise et la réactivité ». Durant 20 ans, Gilles Renard s’engage dans la Marine en tant que cuisinier : « J’ai découvert les spécialités gastronomiques de nombreux pays ». Préfets maritimes, émirs, ministres dégustent sa cuisine. Puis il quitte l’armée pour travailler dans la restauration scolaire. C’est au lycée de Lorgues qu’il lance son concept de restaurant scolaire participatif : « Je voulais casser l’image de la cantine servant de la nourriture industrielle. J’ai créé un blog intitulé “Mon chef a la patate”, en proposant aux jeunes de s’investir dans la composition des menus ». Lorsqu’il arrive il y a cinq ans au lycée Langevin, Gilles Renard relance le challenge. Aux demandes de nuggets et de hamburgers, il répond produits locaux frais cuisinés sur place : « Je leur demande régulièrement de composer un repas avec des ingrédients imposés. Les trois meilleures suggestions sont réalisées au cours de la semaine. » On vient aussi pour l’ambiance, avec par exemple un menu cubain dégusté au son de la salsa. Repas de gala Pour les grands événements, c’est repas de gala : « J’ai créé une page facebook pour les fêtes en postant en direct les photos de mes préparations, foie gras, homard, plateau de fruits de mers, tartare de truffes… ». Au quotidien, les buffets sont toujours bien garnis de fruits et légumes à volonté « sur des présentoirs réalisés par les élèves des ateliers bois et ferronnerie », tient-il à préciser. Enfin, le chef associe régulièrement ses menus à certaines manifestations sportives ou cinématographiques : « Pour la coupe du monde de rugby, il fallait deviner le pays d’origine du menu du jour. Lors du Festival de Cannes, il s’agira de découvrir le titre du film dont s’inspire le repas ». Lorsqu’il quitte le lycée, c’est pour se retrouver encore et toujours derrière les fourneaux et partager en famille des moments de convivialité : « Même s’ils n’en feront pas leur métier j’ai transmis le virus à mon fils de 17 ans et à ma fille de 20 ans. Ma recette du bonheur, c’est définitivement la cuisine… ».
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